Des recherches au service des politiques publiques et de la société

Nos priorités scientifiques

Logistique à froid pour le renouvellement des chaussées, câbles d’amarrage des éoliennes off-shore, véhicules autonomes mais aussi sécurité routière, méthodes d’observation et de mesure de la mobilité ou logistique urbaine : autant d’exemples pour illustrer les interventions des chercheurs de l’Ifsttar en prise avec de grands enjeux de société. Les questions soulevées nécessitent recherche amont et appliquée mais aussi expertise, les trois se nourrissant fructueusement les uns des autres.

Ancrées sur les compétences de ses équipes et de ses laboratoires, l’Ifsttar mène des recherches dans les domaines de la mobilité, de la sécurité, de l’aménagement et de l’environnement. L’établissement a mené en 2016 un travail pour concentrer ses activités sur des "thématiques prioritaires", au cœur des enjeux de politiques publiques dans ces domaines mais aussi sur les thématiques où son impact est fort et attendu. Cette stratégie scientifique "précisée" par rapport à la "vision à 10 ans" définie en 2012 porte les recherches actuelles, qui elles-mêmes commencent à construire, pour une partie, la future stratégie scientifique de l’université à construire.

Plaquette de présentation de la stratégie scientifique de l'Ifsttar

Éclairer les politiques publiques

Avant les nécessaires prises de décision, la définition des politiques publiques doit être étayée par l’exploration du champ des possibles. L’Ifsttar s’y emploie à sa mesure tant au niveau national en lien avec ses tutelles ministérielles (MTES, MESRI et DSR) qu’au niveau local auprès des collectivités. Cet appui peut prendre plusieurs formes allant parfois jusqu’à se décliner en contrat cadre comme celui signé en 2018 avec le STAC ou en lettre d’intention comme celle présentée en septembre 2018, en collaboration avec le Cerema et l’École des Ponts Paristech, avec le Département de Seine-et-Marne sur la thématique de la route du futur. L’Ifsttar appuie la DGITM sur la thématique du véhicule automatisé en participant aux groupes de travail pilotés par le ministère.

L’Institut a assisté la mission parlementaire du député Benoît Simian sur le verdissement du transport ferroviaire en tant que co-rapporteur conjointement avec le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le Conseil général de l’économie. La mission ouvre la voie à l’expérimentation de services ferroviaires régionaux avec des rames TER à hydrogène d’ici à 2022 en lien avec les Régions. Cette expérimentation pourrait permettre d’envisager par la suite un déploiement plus large de cette technologie si elle confirme son potentiel.

L’Ifsttar organise avec le Cerema plusieurs journées techniques : routes, ouvrages d’art, maçonnerie, acoustique et vibrations, eau et environnement, géotechnique. Ces journées permettent de transférer à toute une communauté les résultats de recherche et favorise la production de doctrines techniques.

Benoît Simian avec à g. Antoine Frémont et Pierre Izard ; à d. Hervé de Tréglodé et Ivan Faucheux

L'implication des 5 départements dans l'appui aux politiques publiques

Les cinq départements de l’Ifsttar ont été impliqués en 2018 dans des missions d’appui aux politiques publiques variées.

Pour AME, les sollicitations ont été nombreuses : assises de la mobilité et préparation de la Loi d’Orientation des Mobilités, d’où la production de notes sur le co-voiturage, la gouvernance des mobilités, l’amélioration de la qualité de l’air et la gestion des données. Plus ponctuellement, des chercheurs du département ont été auditionnés par le député Pichereau au sujet des Véhicules Utilitaires Légers, ont rencontré la Cour des Comptes au sujet de la mobilité routière décarbonée, ont produit une note sur les effets externes des transports avec le think tank TDIE, participé à des tables rondes du Forum international des Transports (FIT-OCDE) sur la valeur du temps ou la résilience des supply chains.

Grâce au projet européen PROTEUS, des chercheurs de COSYS ont développé un nano-capteur à bas coût permettant de mesurer la qualité de l’eau dans les réseaux. Il a pu être testé dans la ville d'Almada (Portugal) et sera bientôt déployé en Inde.

Avec le projet Matriochkas mené avec l’Onema et l’Agence de l’eau Loire Bretagne, GERS a formulé des recommandations à destination des collectivités pour l’aménagement des surfaces urbaines (bassin de rétention, toiture végétalisée, fossé de bord de route) afin de diminuer le débit de pointe et le transfert de polluant après de fortes précipitations. Le séminaire sur le littoral organisé à la Maison de la Bretagne à Paris a réuni des collaborateurs du MTES (services centraux et Dreal), des chercheurs et des urbanistes de différentes institutions pour traiter de la question complexe du littoral.

Boucle d’eau du projet Proteus © Ifsttar-Merliot

MAST a été fortement sollicité pour apporter son expertise ouvrage d’art après l’effondrement du viaduc Morandi en Italie. La réactivité de l’Ifsttar en période estivale a été saluée. Par ailleurs le département met son expertise sur la durée de vie des ouvrages au service des pouvoirs publics.

TS2 reste très fortement impliqué sur les questions de sécurité routière : sécurité routière des scolaires pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes, évaluation des 80 km/h pour la DSR, mission d’évaluation sur l’'extension géographique et/ou thématique du Registre du Rhône. En outre, dans le cadre du comité d’experts et de l’ANSES, plusieurs rapports ont été remarqués : "risques sanitaires liés aux éoliennes", "hypersensibilité aux champs électromagnétiques", "risques sanitaires des champs électromagnétiques pour les enfants". Un rapprochement avec Santé Publique France sur le thème des accidents domestiques s’est concrétisé autour de l’exploitation des données de l’ORAT (Observatoire Rhône-Alpes des Traumatismes) et d’une étude sur les traumatismes crâniens.

Viaduc Morandi
© Wikimedia commons / Michèle Ferraris