Engagé dans une trentaine de projets de recherche collaboratifs sur la sécurité routière, membre de groupes de travail sur les normes de sécurité, adhérent aux principales associations de recherche sur les transports... L'Ifsttar contribue à développer les travaux et mesures en faveur de la sécurité des usagers de la route.
Le 1er juillet 2018, la limitation de la vitesse sur les routes secondaires à double sens et sans séparateur central est passée en France à 80 km/h. Cette mesure qui permettrait de sauver entre 200 et 300 vies par an a été mise en œuvre sur la base d'études scientifiques pilotées par l'Ifsttar, à la demande du Comité des études de la Délégation à la sécurité routière (DSR). L'Institut est en effet régulièrement consulté pour orienter les politiques publiques de sécurité routière. Son expertise est tout autant reconnue à l’échelle européenne. "Nous appartenons à trois grandes associations d’instituts de recherche travaillant sur le transport : le FERSI (Forum des instituts européens de recherche en sécurité routière), ECTRI (European Conference of Transport Research Institutes) et le FEHRL (Forum européen des laboratoires nationaux de recherche routière)" confirme Dominique Mignot, directeur du département Transport, Santé, Sécurité (TS2).
L’Ifsttar est notamment pilote ou partenaire d’une trentaine de projets de recherche européens en sécurité routière. Le LESCOT apporte par exemple son savoir-faire en modélisation du comportement des conducteurs dans le cadre de VI-DAS, un projet destiné à améliorer les systèmes d'aide à la conduite automobile (ADAS - Advanced Driver-Assistance Systems). Grand projet de la Commission européenne sur les transports, SafetyCube (Safety CaUsation, Benefits and Efficiency) a impliqué pour sa part 8 chercheurs de l'Ifsttar et s’est appuyé sur le Registre des victimes d’accidents de la circulation routière du Rhône, outil phare de la recherche en sécurité routière auquel contribue l’Institut. Objectif de ce projet d’envergure : "Créer un système innovant d’aide à la décision des stratégies, des mesures et des approches les plus appropriées pour réduire le nombre de victimes de tout type de sévérité, détaille Dominique Mignot. Nous sommes également impliqués dans les groupes de travail sur les normes de sécurité* européennes et, à l'international, dans l'homologation de nouveaux mannequins de crash-test dans le cadre du GHBMC (Global Human Body Models Consortium)."
3 thématiques prioritaires : les personnes vulnérables, les blessés et l’automatisation des véhicules
La sécurité routière figure parmi les thématiques de recherche historiques de l’Ifsttar. Ses travaux portent sur l'analyse épidémiologique des accidents, sur l'étude de l'impact des chocs sur le corps humain, sur le comportement des conducteurs et des piétons, sur les usagers des deux-roues, sur l’accidentologie... Toutes ces recherches contribuent aux trois thématiques prioritaires identifiées à l’échelle européenne : les personnes vulnérables (piétons, personnes âgées), "un sujet d’importance, notamment avec le vieillissement de la population", les blessés, "si la mortalité a diminué sur les routes, le nombre de blessés est toujours important" et l’automatisation des véhicules, "il y a encore beaucoup de questions sans réponses". Ces orientations donnent lieu à des projets tels que SURCA (Sécurité des usagers de la route et conduite automatisée), lancé en juin 2018 en partenariat avec le Ceesar, le Cerema, le LAB et Vedecom. Sa finalité : améliorer la sécurité des véhicules autonomes grâce à une analyse des interactions entre ces véhicules et les autres usagers.